dimanche 20 novembre 2016

When your weak spot is your strenght

J'avais dis que je ne traiterai pas de grands sujets. Ces monuments-là méritent qu'on s'y attarde sérieusement, et j'ai pas ce qu'il faut :)
Mais je vais faire une petite exception. Par contre comme je vais en faire n'importe quoi, pas de soucis à ce niveau-là y a pas de changement.

De ma petite vision limitée, et de façon dispersée, je vais essayer de parler d'un thème qui me tient à cœur : la fidélité. Et puis faut vraiment que j'arrête de m'excuser d'exister. Désolée :/

Pour commencer, petit rappel sur la fidélité, parce que putain même moi j'en ai eu besoin. D'abord, comme tout un chacun, je suis allée chercher l'étymologie du mot « fidélité ». D'ailleurs je conseille à tout le monde d'aller regarder les étymologies des mots quand une idée vous intéresse. C'est pas forcément qu'on va toujours mieux comprendre le mot, ou son évolution (souvent intéressante par ailleurs) mais au pire ça va apporter un peu de poésie facile dans votre vie. Bon, fidélité n'avait pas trop d'intérêt à ce niveau là, mais si je prends au hasard le mot « article », voici ce que l'on trouve :

Du latin articulus ("articulation, jointure, os membre, noeud (d'un arbre), membre de phrase, mot, article, section, partie, chapitre, division (du temps), phase, moment critique ou décisif, circonstance").

Alors si vous êtes comme moi et que vous aimez vous triturer la nouille et chercher du sens là où y en a pas, l'idée des articles comme des articulations de membres est assez sympa je trouve.

Bon, mais si on prend la définition du mot fidélité, le premier sens est :
1. Attachement à ses devoirs, à ses affections, régularité à remplir ses engagements.
Vu comme ça, la fidélité n'est plus très loin de la fiabilité.
N'oublions pas qu'à l'époque (je ne sais pas de quelle époque je parle) un vassal faisait serment de fidélité à son suzerain.

Mais bon, même moi j'avais oublié l'ampleur de ce terme, et je comptais simplement écrire un article sur la fidélité comme "ne pas tromper son partenaire". Parce que j'écris sur des trucs qui m'arrivent dans la vie, et ma vie c'est pas vraiment être fidèle à mon prince, c'est plus de me demander pourquoi est-ce que je serais fidèle à un mec.
Et puis de nos jours on est tous obsédés par les histoires d'amour (pas forcément par l'amour tout court) ou de cul, les ex, les ambiguités... des fois je me dis que je vais faire une pause, sortir du circuit pendant quelques mois pour voir ce qui reste vraiment de moi.

Alors il faut se mettre d'accord sur les termes de cet article. Il manque un mot en français pour dire un truc qui est pas une histoire d'amour et qui est pas non plus une histoire à la con. A défaut d'en avoir un on va parler d'"amour" ici, mais plus comme un peu de l'idéal à atteindre, ces histoires qui "pourraient devenir des histoires d'amours" (et qui le deviennent rarement). Mais c'est bien d'avoir des objectifs dans la vie :)
D'ailleurs si quelqu'un a un terme qui serait entre baiser et faire l'amour je prends aussi, parce que coucher j'ai toujours trouvé ça un peu mou.

Donc, il y a 2 choses qui m'ont poussées à réfléchir sur la fidélité, les deux étant un peu liés par des liens de causalité. La première est cette banalisation des couples libres. Ce ne sont plus des cas isolés comme Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir qui signent un "pacte de poly-fidélité"c'est un peu qui veut
La deuxième est cette fascination que j'ai pour des mecs qui restent longtemps avec des meufs sans les tromper. J'avoue c'est un peu sexiste de dire que ça m'étonne moins quand c'est une meuf, mais c'est peut être parce que moi même j'ai pas de mal à être fidèle, et aussi probablement parce que j'ai des clichés de merde. Mais on peut admettre que les gens disent que quand une meuf trompe son mec il a du soucis à se faire, et que le contraire n'est pas forcément vrai. Moi je pose mon droit de non-avis sur la question.

Donc oui j'ai une admiration disproportionné voire illégitime pour la fidélité conjugale. Surtout quand elle ne va pas de soi. Désolée de retaper dans les clichés,
(mais peut être les clichés ont leur part de vérité sans quoi ils n'existeraient pas, il faut juste ne pas les prendre pour des vérités absolues) mais y a des mecs dont la fidélité m'impressionne moins, parce que j'ai l'impression que c'est pas vraiment un choix, un peu comme si la question ne se posait pas vraiment pour eux.
Et puis y a les beaux salauds. (ok, encore petite parenthèse, récemment j'ai buggé sur la différence d'orthographe en « salaud » et « salope », sachant qu'on peut écrire « salop » et qu'on parle bien de salopard. Je crois qu'il y a une évolution sémiologique là dessous) Donc je disais, récemment j'ai rencontré plusieurs mecs, des boules de testostérone, à la limite de sex addicts, qui m'apprennent qu'ils sont restés 5, 6, 8 ans avec une meuf. Alors je pose la question qui pour moi change tout (je sais, je suis un peu bornée sur ça), et ils me disent avoir été fidèles.

Je trouve ça beau parce que c'est dur de nos jours. C'est beau parce que c'est rare parce que c'est dur.

J'ai l'impression qu'aujourd'hui la fidélité n'est plus vraiment une qualité, c'est même plutôt une faiblesse. C'est pour ceux qui ne sont pas libres, pour ceux qui ne savent pas faire la différence entre l'amour et le sexe, pour ceux qui n'ont pas compris que l'on peut choisir sans renoncer.
Moi j'aimerais bien qu'on arrête de parler de liberté, et que l'on admette que la fidélité peut aussi être un choix. Et que c'est une force.
Bref, avec le succès des appli de rencontre, des « polyamours », des relations libres , ou des relations légères , à coup de « c'est pas du sérieux » « je vois untel», et tous ces termes un peu vagues qui illustrent bien je trouve le côté un peu aquatique de tout ça. Toujours en mouvement. Sans contours et sans limites. On nage et on attrape des poissons, et j'avoue ça peut être assez plaisant.

Alors attention je dis pas que c'est nouveau. On croit souvent à tort qu'on invente de nouveau trucs, et je me surprends souvent à imaginer des mecs du passé qui nous regardent faire et rigolent bien, un peu vexés par notre déni de l'héritage. Mais y a quelque chose de nouveau, peut être dans le fait que ça soit aussi banalisé.
Et aussi attention aucun jugement de valeur de ma part, j'essaye juste de décortiquer le sujet, un peu comme un chirurgien maladroit, qui va probablement se mettre une famille à dos.

J'ai un ami récemment qui me parlait de son rapport aux relations, et je trouve que ça illustre un peu le propos : il veut être en couple, mais en même temps il est accro aux histoires d'amour, selon ses termes « il aime l'amour », et donc il peut pas s'empêcher de tomber amoureux de filles qu'il voit passer dans la rue, de consommer voire consumer cet amour et d'en chercher un autre. Alors il cherche une façon d'allier ses deux envies. Et je crois pas que ce soit juste une logique de beurre et d'argent du beurre.

Alors y a un argument qui revient souvent, qui est « il ne devrait pas y avoir de contraintes à l'amour" ou "c'est une illusion parce que de toute façon ce sera toujours un risque » et (là je prends un petit risque que j'assume pas du tout) Jesus affirme même que "quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son soeur, l'adultère avec elle" (Evangile selon Matthieu, 5, 28). Mais bon, Jésus il est très très fort et il a des qualités qu'on n'a pas tous, alors on va rester dans le commun des mortels.
C'est vrai que même avec l'étiquette de « couple », ce contrat tacite, voire le mariage, rien n'assure réellement la fidélité de l'autre. Mais alors à quoi bon ?

Pour moi c'est une façon de se mettre des oeillères mais simplement pour mieux regarder la personne que l'on a en face de soi. Pour se concentrer sur quelqu'un, parce que bon les âmes sœurs moi j'en doute un peu, et même si y en avait une pour moi, quelle sont les chances que je la trouve dans cette vie. Alors dans le doute je préfère donner sa chance à quelqu'un qui a du potentiel. Parce que peut être qu'on peut apprendre à aimer.

Se poser un moment et « faire avec ce qu'on a » c'est parfois une façon d'apprendre à l'aimer, ou simplement d'essayer. Je vais faire une comparaison tout à fait ridicule, mais ça me rappelle un peu ma relation à mon studio. Je m'explique, j'avais un dossier de location de merde, le genre de dossier qui rend les agents immobiliers désolés, qui te fait faire 25 visites en 2 mois, qui justifie la sous location. Et puis un jour de grâce, un proprio a eu pitié ou confiance en moi et m'a donné ma chance. Alors mon studio est pas le studio dont je rêvais, mais n'ayant absolument aucun autre choix j'ai appris à l'aimer. J'ai appris à aimer ses imperfections, à me poser dedans et pas à douter constamment ou à regarder d'autres annonces au cas où je trouverais mieux.

J'aurais pu prendre un autre exemple tout aussi inapproprié qui serait celui de ces mariages arrangés qui finissent en amour. Mais je pousse la contrainte un peu loin là :/

Alors se « mettre en couple » ou se marier c'est un peu une assurance. Parce que sinon bonjour la pression. Si l'autre a des opportunités constantes et des tentations partout, toi t'es seul contre le monde entier et puis t'as intérêt à tenir le rythme et à être au top en permanence.
Parfois je me suis surprise à avoir envie de dire à quelqu'un
« accorde moi 2 mois que de moi pour voir où ça peut mener ». Une espèce de parenthèse de fidélité pour que je puisse souffler un peu.
Et puis l'amour c'est fragile, ça vient ça part, et parfois pour se désamourer il faut aller voir ailleurs, alors pourquoi le contraire ne serait-il pas vrai ?

En plus du respect de l'autre, qui est pas toujours un moteur évident, on peut le faire pour soi. Tout simplement par défi, parce que c'est fort. Ou par beauté, parce que c'est beau.

Je vais finir sur ce petit extrait d'un livre de Patrick Sebastien (et oui) sur le libertinage : "[...] Et puis que la société s'amuse avec l'adultère, qui est une vraie trahison, et condamne l'échangisme, qui est un partage, il y a là une morale, une hypocrisie, qui me dérange."

Pour ce qui est des images, ce sont de vieilles photos d'architectures, quelque chose à voir avec le monument, au passé, et au fait de construire.

















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