dimanche 18 septembre 2016

Appartient à l'obscurité

Bon, comme c'est la rentrée littéraire je me donne à fond, mais c'est comme les cours, dans une semaine ça sera comme d'habitude et vous aurez 1 article par mois. 
Je me réveille il est 1h30 du mat', c'est encore une de ces journées, ou de ces nuits, franchement je sais plus. Alors je me suis dit, "tiens, et si je parlais de LA NUIT".
La nuit noire, la nuit blanche. D'ailleurs je me faisais la réflexion que c'est une expression vraiment poétique "nuit blanche". Et parfois ça sort de bouches qui ne le sont pas tellement. C'est fou, c'est totalement intégré dans le langage courant. Je crois que Baudelaire serait content. Si vous en trouvez d'autres comme ça, envoyez les moi en mp sur facebook et on écrira un livre intitulé "Le vers dans la pomme" et il y aura des milliers d'auteurs. 
Ou alors plus modestement un blog contributif, et de temps en temps on aura des contributions moins poétiques comme "niquez vos mères", et ce sera une autre forme de poésie du langage. (moi je sais pas pourquoi j'adore cette insulte, elle est terriblement violente, mais je sais pas j'aime bien, surtout au pluriel).

Bref, revenons en à nos moutons (animal associé à la nuit, ne me forcez pas à expliquer pourquoi). La nuit c'est vraiment plus qu'une journée sans soleil. La nuit c'est un concept. La nuit tout est permis, c'est les lumières qui s'éteignent et donc on voit moins les visages, on est tous quelque part tapis dans l'ombre.
Du coup on voit des gens faire n'importe quoi dans la rue. Y a des gens c'est vraiment des loup garous. Alors vous me direz "Mais non c'est l'alcool tout ça". Et bien déjà le fait que la nuit permettent de se la coller c'est déjà quelque chose. La plupart des gens se la mette pas en pleine journée un jour férié au bar avec leurs potes. Et puis moi qui ne bois plus je peux vous certifier qu'il y a autre chose. La nuit oublie, la nuit pardonne.

Il y a la nuit solitaire aussi. Quand comme moi vous avez des petits problèmes d'insomnie (en fait je crois pas qu'on parle vraiment d'insomnie quand tu fais tes 8h de sommeil en journée. On parlera de décalage). Tu peux pas vraiment appeler tes potes pour savoir ce qu'ils font. genre :
"Hey Ju', tu fais quoi? Tu veux aller prendre un verre?
- Je dors. On est dimanche, il est 4h du mat. :(
- ben non tu dors pas! :D"

Et quand vous recevez des sms, messages facebook, e-mails, c'est pas les mêmes que d'habitude. Les messages nocturnes sont plus personnels, un peu dans la confidence, et les gens se révèlent avec passion et gravité. Moi j'ai jamais reçu un message à 15h disant "Je pense encore à toi parfois".
La nuit les masques tombent, les gens osent se montrer, parce que le lendemain c'est pas pareil, tu peux toujours dire que t'étais bourré :)

Et puis c'est toutes les institutions qui dorment, on le sent que dehors ça travaille pas dehors, qu'on est un outsider du sommeil. Un animal nocturne. 
Je pense souvent à ces gens qui bossent la nuit. J'imagine que ça crée une petite communauté, tu dois te faire des amis qui ont ton rythme de vie. Peut être les mecs aussi ils se la collent en afterwork, sauf qu'il est 8h du matin. Il parait même qu'il y a une communauté des travailleurs de nuit à travers le monde. 

Ma mère elle me disais que c'était pas normal pour un être humain, qu'on était des animaux diurnes (pour vous dire que ça remonte à longtemps ce problème de décalage, du temps où je faisais mes devoirs à la lampe torche). Et c'est vrai que parfois les matinée me manquent. Je suis "une fille du matin", tous ceux qui me connaissent vous diront que c'est insupportable. Mon réveil est instantané, je passe du sommeil profond au pic d'excitation de ma journée. Je parle, je parle, je remue le pauvre mec qui essaye de boire péniblement son café à côté de moi, comme ces enfants qui remuent leurs parents au réveil, sauf que mes potes ils trouvent pas ça "mignon".

Ben quand je me lève à 14h je l'ai pas cette matinée où mon cerveau fuse et où j'ai enfin la force de faire la vaisselle de la veille, la patience de passer des coups de fils chiants, l'inspiration pour écrire. Le matin pour moi c'est l'espoir d'une bonne journée, et ma tolérance diminue avec la journée qui passe. A 17h j'ai envie de mourir. Mais après y a cette fameuse nuit, qui change la donne, et puis de toute façon c'est plus la peine de passer des coups de fils administratifs, ni de travailler, en vrai c'est un soulagement. La nuit c'est aussi la paix, on ne nous demande pas de faire des trucs, c'est une belle excuse aussi.

On va finir sur ces belles paroles de Bashung
"La nuit je mens"














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