Il y a quelques mos je venais
d'emménager dans mon studio à Paris, financièrement j'étais
vraiment dans la merde (les 2 étaient probablement liés en fait)
mais il fallait quand même que
je meuble un minimum mon appart, ne serait-ce que pour me faire à
manger.
Alors
je suis allée dans un grand supermarché sur 2 étages, celui qui te
donne envie de plus jamais mettre les pieds dans une épicerie
Express, mais qui se trouve aussi à Porte de Quelque
chose, alors au final t'y vas
jamais. Bref, je suis allée dans le rayon vaisselle, et j'ai acheté
genre 2 fourchettes, 2 assiettes, 2 couteaux, 1 poêle et une
casserole, le tout 1er prix. Cette période d'austérité a duré 1
mois, où je suis passée au café robusta à 1,04€, à de vieilles
boîtes de conserve qui me servaient de contenant à sucre, aux pots
de confiture comme tasse à café... J'en ai pas racheté beaucoup
depuis, même quand j'en ai eu les moyens (sauf quand je casse la
vaisselle, donc assez souvent, raison de plus pour pas y mettre le
prix).
C'était
une espèce d'ascèse forcée, un retour à l'essentiel qui a été
vachement bénéfique pour moi, à plein de niveaux.
Tout
d'abord je me suis rendue compte que j'étais moi aussi une « victime
de la société de consommation ». Ce
qui me connaissent savent que je suis pas vraiment l'exemple type de
la consommatrice. J'achète mes fringues aux puces à 1€ depuis que
je suis en âge de m'habiller, j'achète tout sur LeBonCoin, mes
billets de train sur Kelbillet, et je suis pas vraiment le genre de
personne qui se fait plaisir en
craquant de temps en temps dans un magasin.
Mais
quand t'es dans un magasin y a ce truc d'autopersuasion
où quelque part tu sais déjà que c'est le mal qui parle, genre
« Non mais c'est important d'acheter de la qualité »
ou « Vas y t'en a surement besoin »
« Autant que je l'achète maintenant parce que si
c'est pour revenir demain... »...
Mais en fait on ne revient jamais le lendemain. Si on se pose la
simple question de « De quoi ai-je vraiment besoin ? »,
je pense qu'on dépose le panier parterre et on sort du magasin.
C'était
assez émancipant cette prise de conscience, du poids de cette
culpabilité sourde mais surtout du gain de liberté.
Je dis pas qu'il faut faire comme ça tout le temps, mais déjà tester sur une petite période, voir qu'on PEUT , nous donne l'impression d'être plus maître de soi même, moins victime dans tout ça, ou du moins une victime moins dupe. C'était un peu comme sortir de la Matrice en fait ^^
Je dis pas qu'il faut faire comme ça tout le temps, mais déjà tester sur une petite période, voir qu'on PEUT , nous donne l'impression d'être plus maître de soi même, moins victime dans tout ça, ou du moins une victime moins dupe. C'était un peu comme sortir de la Matrice en fait ^^
Mais
bon, je vais pas trop m'étendre sur le sujet parce que j'ai vraiment
pas le bagage pour parler de ça, et je vois les sourcils de certains
lecteurs se froncer et j'entends déjà le doute et le jugement
s'immiscer.
Dans un contexte plus ordinaire, déjà si vous avez un problème avec la vaisselle qui s'accumule c'est un moyen assez radical d'y échapper. Et puis moi je me suis rendue compte que même quand j'avais plein de vaisselle, au final je prenais toujours la même fourchette quand elle était dispo, voire parfois je la lave pour la prendre. Parce que y a certains ustensiles qui vont bien, qui sont particulièrement agréables à l'utilisation, et pour lesquels on finit par avoir une sorte d'affection inavouable. Je crois que c'est surtout vrai pour les tasses. Y a qu'à voir ce que ça peut faire comme effet quand on en casse l'un de ces ustensiles préférés, ce chagrin disproportionné. Ce qui ne voient pas de quoi je parle doivent se dire « Elle passe trop de temps seule cette fille ».
Un autre truc cool c'est que ça change le regard aussi. On supprime les étiquettes et les conventions, on désapprend, et on voit les objets pour ce qu'ils sont ou peuvent être. On rentre alors dans la philosophie du « Pourquoi pas ? ». On les boîtes comme des contenants, interchangeables. Les pots deviennent des verres, les verres deviennent des cendriers, les TupperWares des boîtes de rangement, les assiettes des couvercles à casseroles, les Tshirts des torchons... et j'en passe. Alors oui c'est un peu délicat d'inviter ses amis à bouffer et de les faire boire dans des pots de confiture, mais les gens sont moins étroits d'esprit qu'on ne le pense, et si on leur dit « ça t'empêche pas de boire, si ? », ça fait son bonhomme de chemin et c'est peut être comme ça aussi une forme d'engagement.
Dans un contexte plus ordinaire, déjà si vous avez un problème avec la vaisselle qui s'accumule c'est un moyen assez radical d'y échapper. Et puis moi je me suis rendue compte que même quand j'avais plein de vaisselle, au final je prenais toujours la même fourchette quand elle était dispo, voire parfois je la lave pour la prendre. Parce que y a certains ustensiles qui vont bien, qui sont particulièrement agréables à l'utilisation, et pour lesquels on finit par avoir une sorte d'affection inavouable. Je crois que c'est surtout vrai pour les tasses. Y a qu'à voir ce que ça peut faire comme effet quand on en casse l'un de ces ustensiles préférés, ce chagrin disproportionné. Ce qui ne voient pas de quoi je parle doivent se dire « Elle passe trop de temps seule cette fille ».
Un autre truc cool c'est que ça change le regard aussi. On supprime les étiquettes et les conventions, on désapprend, et on voit les objets pour ce qu'ils sont ou peuvent être. On rentre alors dans la philosophie du « Pourquoi pas ? ». On les boîtes comme des contenants, interchangeables. Les pots deviennent des verres, les verres deviennent des cendriers, les TupperWares des boîtes de rangement, les assiettes des couvercles à casseroles, les Tshirts des torchons... et j'en passe. Alors oui c'est un peu délicat d'inviter ses amis à bouffer et de les faire boire dans des pots de confiture, mais les gens sont moins étroits d'esprit qu'on ne le pense, et si on leur dit « ça t'empêche pas de boire, si ? », ça fait son bonhomme de chemin et c'est peut être comme ça aussi une forme d'engagement.
C'était
aussi un super choix de design pour moi. Déjà j'avais toujours
trouvé ça touchant d'authenticité la vaisselle des étudiants.
Quand t'es en soirée et que tu reconnais les verres de Nutella ou de
moutarde, avec l'étiquette encore dessus. J'ai des copines qui
collectionnent les verres des Feria du sud ouest, alors quand tu lis
« Fêtes de Dax 2006 »
sur ton verre et que ça te rappelles des souvenirs c'est quand même chouette.
En
plus cette catégorisation tourne au ridicule, quand on sait que les
gens nettoyaient tout au savon noir ou au vinaigre et qu'aujourd'hui
t'as un nettoyant spécial pour tes plaques, pour ton four, pour ta
douche, pour ta salle de bain, pour ta cuisine, pour tes vitres, pour
tes toilettes...
Après je dis pas y a des trucs sur lesquelles je fais pas l'impasse, des petites révolutions qui en valent le prix. Genre les sacs poubelles à liens coulissants, ça fait plaisir quand tu peux remplir ta poubelle sans que ça déborde sur tes mains quand tu veux la descendre. Ou l'éponge qui se détériore pas dans tes mains après 1 semaine avec une odeur d'égouts.
Et
Attention! je ne défends pas la radinerie ou le calcul.
J'adore les gens qui ne se prenne pas la tête, qui vont pas passer
2h au magasin à prendre et à reposer des articles, à comparer le
prix au kg et lire les ingrédients. C'est peut être eux qui ont
tout compris, ceux qui n'accordent aucune importance à tout ça,
mais moi j'y arrive pas alors je prend des chemins différents.
Il va
de soi que tout ce que je raconte ne s'applique pas à une escale
chez Gifi des idées de génie ou la Foir'Fouille, où il ne faut
jamais, ô grand jamais, ce poser la question de savoir si vous en
avez vraiment besoin. Si vous trouvez un stylo à franges qui fait de
la lumière et du bruit quand on écrit, pour 2€ seulement,
n'hésitez pas.
Bref,
tout ça pour dire que cette situation de misère temporaire a été
une faveur pour moi. Bon, je suis bien contente d'en être sortie
quand même, mais du coup je conseille a tout le monde d'essayer, non
pas pour faire des économies mais juste parce que ça fait du bien
au moral.
Et si vous le savez déjà intellectuellement, je vous conseille quand même de l'expérimenter, parce que c'est le genre de truc qu'il faut vivre pour vraiment comprendre.
Bon, pour les images ci-dessous, cela illustre le détournement des objets, mais pas tant l'économie des objets dans la vie, puisqu'en général il s'agit de maisons même surdécorées. Soyez pas relous, personne n'aime ça :)
Et si vous le savez déjà intellectuellement, je vous conseille quand même de l'expérimenter, parce que c'est le genre de truc qu'il faut vivre pour vraiment comprendre.
Bon, pour les images ci-dessous, cela illustre le détournement des objets, mais pas tant l'économie des objets dans la vie, puisqu'en général il s'agit de maisons même surdécorées. Soyez pas relous, personne n'aime ça :)